MALI : SORTIR DE L’IMPASSE

Le 04 mai 2022, une délégation malienne, conduite par le ministre des Affaires étrangères du
Mali, Abdoulaye Diop s’est rendue à Lomé, au Togo, pour obtenir du président togolais son
implication, en tant que facilitateur, dans la gestion de la crise malienne. Cette mission des
autorités de la transition malienne intervient après l’annulation, fin avril, de la visite du
médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO),
Goodluck Jonathan. En cause, le désaccord persistant sur la durée de la prolongation de la
transition. Aux 24 mois, jugés incompressibles, des autorités maliennes, la CEDEAO reste
ferme sur une prolongation de 12 mois. Du compromis entre les deux parties dépend la « levée
progressive » des sanctions imposées par la CEDEAO et l’Union économique et monétaire
Ouest africaine (UEMOA), à l’issue du double sommet tenu à Accra, le 9 janvier 2022.

Ces sanctions prises en réaction à la
proposition des autorités maliennes de
prolonger la transition de 5 ans, portent
notamment sur la fermeture des
frontières et le gel des avoirs du Mali à la
Banque centrale des États de l’Afrique de
l’Ouest (BCEAO) et s’ajoutent à celles
prises contre 150 personnalités du
gouvernement et du Conseil national de
transition. L’objectifs des chefs d’États de
la région, à travers les sanctions visaient
à faire monter la pression des populations
sur les pouvoirs publics.
En réponse à cette avalanche de
sanctions, le gouvernement malien a
également pris des mesures dites « de
réciprocité », notamment dans le cadre de
la fermeture des frontières. Au sein de
l’opinion publique malienne, les sanctions
ont suscité une levée de bouclier et
renforcé une « union sacrée » autour des
autorités de la transition dans ce bras de
fer.
La posture des autorités maliennes face
aux sanctions, qualifiées d’illégales et
d’illégitimes par Bamako, a d’ailleurs eu
des échos favorables au sein des sociétés