LA CRISE AU MALI EST-ELLE INSURMONTABLE ?
En juin 2020, le renouvellement du mandat de la
Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations
Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA)
sera au cœur des débats au siège des Nations
Unies, à New York. Ces discussions interviennent
dans un contexte mondial marqué une crise
sanitaire qui vient s’ajouter aux nombreux autres
défis auxquels font face les acteurs nationaux
maliens et leurs partenaires, au premier plan la
MINUSMA. Le contexte est également marqué
par la persistance de l’insécurité au Mali, mais
également par la fragilité du système politique
ainsi qu’une crise de confiance de certains
maliens en l’efficacité de la mission de maintien
de la paix dans laquelle les Nations Unies se sont
engagées au Mali.
Dans un tel contexte, les discussions sur le
renouvellement du mandat de la MINUSMA
doivent prendre en compte plusieurs éléments
dont :
▪ La stabilité au Mali va au-delà des seules
questions sécuritaires et électorales. L’instabilité
politique qui résulte des récentes manifestations
dans le pays, sur fond de fortes pressions sociales
et politiques, est l’illustration de la fragilité
institutionnelle du pays. Elle rappelle la
persistance des déficits de gouvernance et la
nécessaire prise en compte des frustrations et
griefs des communautés tant au nord qu’au sud du
pays. Au-delà de la restauration de l’autorité de
l’État, c’est le renouveau du contrat social qui
pourrait permettre de rétablir la stabilité au Mali.
▪ La régionalisation de l’insécurité doit orienter
les décisions politiques. Le caractère régional de
l’insécurité à travers son expansion dans la région
ouest africaine doit guider les réponses et ce, dès
les phases conceptuelles. Les récentes attaques
dans la région du Nord de la Côte d’Ivoire, à la
frontière avec le Burkina, attribuées aux groupes
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